Les boues issues des processus de purification sont depuis longtemps converties en électricité en les brûlant dans une unité de production combinée de chaleur et d'électricité. Le fait que le biométhane soit désormais directement transformé en gaz est une première en Belgique. Il est également plus économe en énergie, selon le chef de projet Innovation Christel Van Moer. "Lors de la conversion en électricité, il y a aussi beaucoup de chaleur résiduelle, que nous ne pouvons pas toujours utiliser de manière optimale. C'est pourquoi nous allons maintenant valoriser le gaz lui-même, afin qu'aucune énergie ne soit perdue."

"Gagnant-gagnant"

Le ministre flamand de l'environnement et de l'énergie Zuhal Demir (N-VA) était présent à l'inauguration aujourd'hui. "Avec les énergies renouvelables, tout le monde pense d'abord à l'énergie verte issue de l'éolien et du solaire. Mais les déchets peuvent aussi être une excellente source d'énergie verte. La production locale de gaz vert, ici à partir des eaux usées, présente de grands avantages. Cela signifie que nous devons importer moins de combustibles fossiles, souvent à des prix élevés, de l'étranger. Dans le même temps, nous veillons à ce que moins de déchets soient incinérés, ce qui entraîne des émissions supplémentaires de CO2 et un air pollué. Un gagnant-gagnant, en d'autres termes. La production de biométhane est encore en plein développement, mais nous avons la ferme ambition de poursuivre dans cette voie."

Dans l'unité de traitement de la société néerlandaise Bright Biomethane, le biogaz est transformé en gaz vert, de sorte qu'il a la même qualité que le gaz naturel. Cette opération s'effectue en plusieurs étapes, notamment le refroidissement, la déshydratation, la purification avec des filtres à charbon actif et la séparation des composants méthane et CO2 par un système de membranes. On lui attribue également une odeur de gaz spécifique, afin qu'il soit détectable dans les situations dangereuses. Un système supplémentaire de Fluvius effectue un dernier contrôle de qualité avant la mise sur le réseau.

Depuis des années, nous constatons une nette évolution de nos clients professionnels vers les énergies renouvelables et - de manière plus centrale - également vers les gaz verts tels que le biométhane et l'hydrogène", déclare Jean-Pierre Hollevoet, directeur de la gestion du réseau chez Fluvius. Localement, elles peuvent constituer un complément important et très durable aux autres énergies telles que l'électricité et le gaz naturel que nous distribuons par nos réseaux. Ce site d'injection d'Aquafin est le tout premier site en Flandre à utiliser du biométhane issu de boues d'épuration. Fluvius a développé et installé la technologie nécessaire pour l'apporter à nos réseaux de gaz de manière qualitative et sûre. Nous sommes donc particulièrement fiers de pouvoir réaliser ce projet ensemble".

Nouveau carburant vert et source de carbone

En plus d'être utilisé comme gaz pour le chauffage, le gaz vert peut également être utilisé sous forme comprimée, à savoir le GNC (gaz naturel comprimé) et le GNL (gaz naturel liquéfié). Didier Hendrickx, Public Affairs Manager de Gas.be : "Le biométhane et les autres gaz verts en général jouent un rôle crucial dans la décarbonisation de notre économie. La transition énergétique nécessite une série de solutions neutres sur le plan climatique et le gaz vert en fait partie."

Ce projet s'autofinance par la vente de la molécule de gaz et par la vente de certificats de gaz vert. Ce dernier, en particulier, est un nouveau marché. "Ce sont principalement les entreprises qui s'engagent à utiliser une énergie 100% renouvelable qui sont intéressées par le gaz vert et les certificats. Les fournisseurs de carburant pour le secteur des transports sont également intéressés parce que l'Europe leur impose des quotas verts et parce que cela correspond à leur vision d'entreprise. Nos propres véhicules de service GNC fonctionneront dorénavant avec ce gaz vert", déclare Christel Van Moer.

En outre, le biométhane pourrait également être utilisé pour l'industrie. Par exemple, il a la même qualité que le gaz naturel qui est utilisé par le secteur chimique comme matière première pour la production de produits chimiques de base. Il y a donc un grand potentiel de valorisation.

Pour l'installation et la location du système, Aquafin s'est appuyée sur le soutien flamand et les subventions de Gas.be. Pour les installations ultérieures dans d'autres stations d'épuration, Aquafin veut être responsable du financement de manière indépendante et récupérer les coûts en vendant le gaz au réseau.

Quelques chiffres

• 13,4 MWh d'électricité verte produite par Aquafin en 2020 à partir de la fermentation du biogaz

•  En moyenne, Aquafin injectera 60 Nm³ de gaz vert par heure dans le réseau de gaz naturel.

• 185 véhicules GNC Aquafin fonctionneront au bioGNC d'ici fin 2021

• La Belgique compte 5 sites de production de biométhane, dont 2 sont situés en Flandre (Aquafin et IOK). D'ici 2024, il y aura 20 sites au total. (Source : Gas.be)

• Gas.be prévoit 10 TerraWatt de biométhane dans le réseau gazier belge d'ici 2030