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La Belgique se chauffera-t-elle encore longtemps au gaz naturel?
Aujourd'hui, environ la moitié des ménages belges se chauffent au gaz naturel. Comment cela va-t-il évoluer?
Ce combustible fossile s'inscrit-il dans une stratégie globale visant la neutralité climatique? Dans cet article, nous nous concentrons sur un gaz alternatif dont les émissions sont beaucoup plus faibles (voire négatives dans certains cas): le biométhane. Cette source d'énergie est déjà plus largement déployée aujourd'hui et présente également plusieurs autres avantages.
La situation actuelle : Se chauffer au gaz naturel
Selon les données les plus récentes, le gaz naturel reste la principale source de chauffage en Belgique, notamment pendant les mois les plus froids de l'année. Au printemps 2024, les réserves de gaz naturel en Belgique atteignaient 53,6 % de leur capacité, un chiffre légèrement inférieur à la moyenne européenne, mais toujours supérieur à la normale pour cette période de l'année.
La suppression progressive du gaz naturel
Comme les autres États membres de l'UE, la Belgique s'engage à atteindre les objectifs du Pacte Vert pour l’Europe, qui visent, entre autres, à réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre pour parvenir à la neutralité carbone d'ici 2050. La transition énergétique vers des sources entièrement renouvelables nécessite l'utilisation d'un mix énergétique aussi durable que possible.
Bien que le gaz naturel joue encore un rôle important aujourd'hui, il n’est pas une option viable à long terme en raison des émissions de CO2 qu'il génère. Par conséquent, sa part dans le mix énergétique doit diminuer, au profit d'alternatives comme le biométhane
Biométhane : Une alternative durable
Le biométhane, également appelé gaz renouvelable, est l'une des alternatives à faible teneur en carbone qui pourrait remplacer le gaz naturel. Ce gaz est produit à partir de matériaux organiques tels que les déchets agricoles et alimentaires grâce à la digestion anaérobie. L'un des principaux avantages du biométhane est qu'il peut être injecté dans les réseaux de gaz naturel existants sans nécessiter de modifications majeures des infrastructures.
Selon Dirk Focroul, responsable du développement du gaz vert chez Gas.be, le réseau de gaz est déjà en place, ce qui signifie qu'aucun investissement supplémentaire n'est nécessaire. Actuellement, la Belgique injecte déjà 0,5 TWh de biométhane dans son réseau de gaz, et ce volume pourrait facilement être porté à 10, voire 15 TWh à moyen terme.
Les avantages du biométhane
En plus de réduire les émissions de CO2, le biométhane présente de nombreux autres avantages.
Il peut être produit localement à partir de flux de déchets organiques, réduisant ainsi la quantité de déchets qui finiraient autrement dans les décharges, où ils libéreraient du méthane.
De plus, le biométhane contribue à la sécurité énergétique de la Belgique
et crée de nouvelles sources de revenus pour le secteur agricole.
Dans certains cas, l'utilisation du biométhane peut même aboutir à des émissions négatives, notamment lorsqu'il est produit à partir de fumier qui aurait autrement émis du méthane.
Le CO2 capturé lors de la production de biométhane peut également être utilisé dans l'industrie ou pour la production de bio-GNL, réduisant ainsi davantage l'impact environnemental.
L'avenir du biométhane en Belgique
Le biométhane constitue une première étape essentielle pour réduire la consommation de gaz naturel. En plus du biométhane, des solutions telles que les pompes à chaleur hybrides et les gaz à faible teneur en carbone, comme l'hydrogène vert, joueront également un rôle dans la transition vers une fourniture d'énergie climatiquement neutre. Avec les avancées technologiques et une application à grande échelle, le biométhane occupera une place de plus en plus importante dans le mix énergétique futur.
Conclusion : Vers un avenir durable
Le biométhane offre une alternative durable et réaliste au gaz naturel. Non seulement il contribue à réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais il soutient également l'économie circulaire et la sécurité énergétique en Belgique. Il s'agit donc d'un élément clé de la transition énergétique vers un avenir climatiquement neutre.